Aïka, chienne Saint-Bernard de 3 ans est présenté pour l’apparition depuis 15 jours d’une masse grossissant rapidement à la vulve et extériorisée depuis quelques jours.

La chienne a été saillie il y a 25 jours sans suivi de chaleur.

Le propriétaire décrit la présence au cours des premières chaleurs d’un gonflement de la zone périnéale et d’une toute petite masse « rosée » en écartant les lèvres vulvaires lors des dernières chaleurs.

Examen clinique

La chienne présente un bon état général.

Une masse importante est présente à la sortie des lèvres vulvaires compatibles avec une ptose vaginale de stade 3 (ensemble des parois du vagin).

Examens complémentaires

Échographie abdominale

La chienne présente 5 ampoules embryonnaires. La mesure de la cavité chorionique interne (associé à l’aspect) est compatible avec une datation depuis 21 à 23 jours approximativement (fiabilité 80%).

Traitement

La chienne est gestante depuis environ trois semaines et la ptose vaginale de stade 3 ne pourra pas régresser spontanément. Seul un traitement chirurgical peut-être entrepris en prévenant le propriétaire du risque anesthésique pour le maintien de la gestation.
La chienne est anesthésiée à l’aide d’une induction au propofol et d’un maintien à l’isoflurane.
Une exérèse du vagin prolabé à la jonction vestibulo-vaginale est réalisée

Examen complémentaire

Une échographie post-opératoire est réalisée afin d’évaluer une souffrance embryonnaire éventuelle : aucune souffrance n’est identifiée (FC > 200bpm).

Post-opératoire et mise bas

La chienne ne pourra pas mettre bas spontanément : la lumière vaginale étant extrêmement réduite (passage de 2 doigts).
La progestérone de la chienne est donc dosée quotidiennement à partir du 59ème jour estimé de la gestation afin de déterminer sa chute et de réaliser la césarienne avant le début de la mise bas (stade 2 et expulsion des chiots).
L’induction de la mise bas lieu au 62ème jour estimé de la gestation et une césarienne est réalisée avec la naissance de tous les chiots vivants.

Suivi

Le prolapsus n’a pas récidivé dans les 5 ans qui ont suivi l’intervention chirurgicale.